ROM 01  La Cage entrebâillée de Lao She,

Ed. Gallimard, 1933


Dans les années 30, un mot nouveau fait fureur à Pékin tout le monde parle de divorce. Victimes du système traditionnel des mariages arrangés, tous aimeraient bien profiter de la nouvelle législation pour voler de leurs propres ailes. Lao Li, qui a fait venir sa famille de la campagne, et ses collègues de bureau voient leurs épouses se liguer contre eux. Seul Zhang, l’entremetteur, se croit à l’abri de la contagion; en réalité, d’autres dangers le guettent. Mêlant scènes domestiques et satire de la bureaucratie chinoise, cette comédie de mœurs aux personnages d’une délicieuse humanité est dominée par l’humour et le sourire.

 

ROM 02   Shangaï Baby de Weihui,

Ed. Picquier poche, 1999


Weihui a semé l’émoi en Chine. Il est vrai que son livre, Shanghai Baby, au centre d’un tourbillon de scandale, bouscule hardiment les tabous et souffle un vent nouveau et provocateur sur la littérature chinoise contemporaine. Sous les néons de Shanghai, Coco écrit le roman de sa vie emportée par une vague d’amour pour Tiantian, artiste chinois, drogué, impuissant, et submergée en même temps par son désir sexuel pour un homme d’affaires marié allemand. Un livre servi par d’indéniables qualités littéraires et un rythme de narration original, propulsé par des bouffées de poésie, écrit par « une femme jeune et jolie, qui dit ce qu’elle pense » et revendique haut et fort le mode de vie d’une femme libérée. Un livre qui fait aussi le cauchemar de la censure : interdit, saisi et pilonné comme au bon vieux temps de la Révolution culturelle, il ne cesse de trouver d’innombrables lecteurs, faisant de Weihui un phénomène national. Tant il est vrai qu’à ce jour « aucune star du cinéma ou de la chanson n’a jamais provoqué un tel remue-ménage en Chine ». Une onde de choc amplifiée à l’étranger : Shanghai Baby est publié au printemps simultanément aux Etats-Unis et dans les principaux pays européens.

ROM 03  L’Odyssée de Lao Ts’an de Lieou Ngo,

Ed. Gallimard Unesco, 1964

traduit du chinois par Cheng Tcheng – Avant propos de Jacques Reclus.

Dans cette Odyssée de Lao Ts’an, un homme intelligent et libre fait un tableau de la vieille Chine corrompue devant laquelle il ne peut dissimuler son angoisse, attaché qu’il est à certaines traditions. Pour comprendre le communisme chinois, et contre quoi il a réagi, chaque français devrait lire l’Odyssée de Lao Ts’an.

ROM 04   Nuit glacée de Pa Kin,

Ed. Gallimard Folio, 1978


L’action se passe à Tchong-K’ing, cité surpeuplée où Shüenn et les siens ont trouvé refuge devant l’avance des Japonais. Image de la condition misérable faite aux intellectuels par les agents du Kouo-min-tang, Shüenn, le héros humilié, corrige des épreuves pour un salaire de famine dans le monde terrifiant d’une bureaucratie dont tous les rouages sont faits de soupçon, de brimades et de hargne. Gravement malade, faible et bon, il assiste impuissant au conflit de générations, d’une brutalité inouïe, qui se développe entre sa mère et sa femme. Celle-ci finit par partir. La publication de Nuit glacée en France, en 1978, a fait sensation. C’était la révélation d’un grand écrivain chinois.

ROM 05  Tête frisée de Chen Jiangong,
Ed. Littérature Chinoise, 1990

traduit du chinois par Lü Hua et Tang Zhi’an

Tête frisée est un beau jeune homme aux cheveux frisés, fils d’un rédacteur en chef de journal. Ce jeune homme aurait pu profiter des avantages que lui offrait son père … mais il prend conscience que la vie qu’on lui prépare est pleine d’embûches. Il méprise tous les privilèges, rejette l’hypocrisie de son père et se met à la recherche de lui-même.

ROM 06   1986 de Yu Hua,

Ed. Actes Sud, 1987


1966, la Révolution culturelle commence en Chine. Un professeur d’histoire, passionné de supplices chinois, tombe aux mains des gardes rouges et disparaît. Les années passent : nous voilà au printemps 1986, la population ne songe plus qu’à jouir de la paix retrouvée et de la prospérité nouvelle. L’épouse du professeur, remariée, mène une vie tranquille avec leur fille. Jusqu’au moment où l’ombre de son mari revient planer sur la ville. Ce jour-là, en effet, un fou surgit et se livre au milieu de la foule à un étrange cérémonial, simulant sur les gens qui l’entourent l’exécution de supplices imaginaires qu’il finit par s’appliquer réellement à lui-même, selon un protocole atroce décrit dans ses moindres détails. Le retour du refoulé, la difficulté et le devoir de se souvenir, la marque indélébile laissée par le mal telles sont les réflexions qui sourdent de ce récit poétique et terrifiant. A travers un jeu de reprises et de variations, Yu Hua enferme le lecteur dans une mise en abyme vertigineuse de la violence, tout en insinuant le doute sur la réalité (concrète ? fantasmée ? symbolique ?) de ce qu’il nous montre. L’horreur, présence diffuse, hors du temps, surplombe l’Histoire et la conscience des hommes comme ces cauchemars récurrents qui hantent la création artistique depuis les origines. Réécriture visionnaire de la Révolution culturelle, 1986 a d’emblée trouvé sa place parmi les grands classiques.

ROM 07  Pas de vacances pour Immense Savoir de Mark Salzman,

Ed. Philippe Picquier, 1991


Sheng-hui, Immense Savoir en chinois, est né en 1956 dans le Yunnan. Sa mère, Kuo, s’est tout de suite inquiétée des prédictions fâcheuses qui entouraient sa naissance. Mais, même en lui faisant avaler avec sa bouillie des petits papiers portant la phrase Reste à la maison, elle ne peut empêcher le destin, Sheng-hui se retrouve orphelin à quatre ans. Il est élevé dans la forêt par un moine bouddhiste et un vieux chat blanc qui lui apprennent l’antique sagesse chinoise, qui l’ennuie beaucoup, et les romans d’aventures, qui lui plaisent énormément. Il aime surtout les Aventures du Roi des Singes, qui racontent le voyage en Occident d’un moine et d’un guerrier aux pouvoirs magiques. C’est ce périple qu’il va refaire : à Hong-Kong puis en Amérique, où il trouvera peut-être le fameux Sûtra du Rire qui fait accéder à l’illumination et à l’immortalité. L’histoire de Sheng-hui fait traverser la Révolution chinoise et ses convulsions, mais aussi l’Amérique des années soixante-dix, vue d’un œil fasciné et critique. C’est le roman rocambolesque d’un Tintin chinois pris entre le bouddhisme et les Gardes rouges.

ROM 08  Triste Vie de Chi Li,

Ed. Actes Sud, 1987


Yin Jiahou se lève à cinq heures dans la pièce inconfortable exiguë qu’il partage avec sa femme et son fils de quatre ans. Il ne rentrera que tard le soir pour retrouver une conjugalité monotone empoisonnée par la question – cruciale – du logement.Entre-temps, il aura fait la queue partout ; affronté, son fils dans les bras, la cohue des transports en commun ; appris avec dépit qu’il ne touchera pas cette prime de première classe qu’il escomptait ; reçu du directeur de l’usine la consigne de préparer l’accueil d’une délégation japonaise…Il aura médité sur la distance qui sépare le rêve de la réalité, songé avec mélancolie aux espoirs de sa jeunesse et à d’autres amours possibles, passées et à venir, tout en restant profondément attaché à son foyer, malgré sa grisaille, ou peut-être à cause d’elle.Une journée ordinaire dans une existence ordinaire : Chi Li s’attache à serrer au plus près la réalité chinoise contemporaine et son roman est un témoignage poignant sur ces vies insignifiantes, ignorées des rubriques de géopolitique, sur lesquelles repose pourtant le destin de la Chine de demain.

ROM 09  Quand nous étions orphelins de Kazuo Ishiguro,

Ed. Calman-Lévy 10/18, 2000


« Notre destin, à nous et à nos semblables, est d’affronter le monde comme les orphelins que nous sommes, pourchassant au fil de longues années les ombres de parents évanouis. »

En Angleterre, dans les années trente, Christopher Banks consacre sa vie à combattre le mal et il est devenu le détective le plus prestigieux du pays. Cependant un crime irrésolu n’a jamais cessé de le hanter : l’énigmatique disparition de son père puis de sa mère dans la Concession internationale du vieux Shanghai, lorsqu’il n’était encore qu’un petit garçon. Au moment où le monde marche aveuglément vers la seconde guerre, Christopher décide de retourner dans la ville de son enfance pour résoudre enfin ce mystère.

ROM 10  Le Complexe de Di de Dai Sijie,

Ed. Gallimard,2003


Le personnage principal, Muo, a été frappé par la grâce psychanalytique en France, où il a vécu un long exil. En 2000, il repart pour la Chine à la recherche de Volcan de la Vieille Lune, sa fiancée. Les péripéties don quichottesques du « binoclard » occidentalisé Muo, puceau illuminé à la recherche de son amour perdu à travers une Chine métamorphosée, tentant de propager la doctrine freudienne dans les esprits encore marqués de matérialisme maoïste, de féodalisme, de croyances médiévales et de paillardise chinoise. Du même auteur : Balzac et la petite tailleuse chinoise.

ROM 11  Beaux seins Belles fesses de Mo Yan,

Ed. Seuil, 2001


Beaux seins belles fesses. Les enfants de la famille Shangguan a été publié en Chine en 1995. Il raconte l’histoire d’une famille, la famille Shangguan, de la province du Shandong (région natale de l’auteur) depuis la fin du XIXe siècle jusqu’à nos jours en mettant en valeur la figure de la mère, qui donne naissance à neuf enfants dont un seul garçon. Vaste fresque de la société rurale dans cette province confrontée à l’invasion allemande puis japonaise, et aux prises de pouvoir successives du Guomindang et du Parti communiste, ce roman est centré sur le personnage de Jintong (Enfant d’or) que son attachement immodéré et obsessionnel au sein maternel entraîne dans des situations plus tragiques les unes que les autres. Les destins du garçon et de ses huit sœurs sont irrésistiblement liés aux aléas de l’histoire de la chine au XXe siècle.

ROM 12   Le Maître de Feng Shui perd le Nord de NuryVittachi,

Ed. Philippe Picquier, 2002


Wong est confronté à trois affaires qu’il va s’efforcer de dénouer avec l’aide – ou parfois malgré l’aide – de sa jeune stagiaire, Joyce McQuinnie, une adolescente plus préoccupée par son régime alimentaire et ses soirées en boîte de nuit que par les enseignements de la géomancie traditionnelle chinoise. Au-delà de l’intrigue policière, c’est surtout l’atmosphère et le décor qui retiennent l’attention. On croise dans ce Singapour cosmopolite des personnages hauts en couleurs, originaires de Hong Kong, de Chine, de Malaisie, ou encore d’Amérique, sans compter la petite escapade finale en Australie. L’auteur s’amuse à brosser le caractère de chacun, les accents, les manies. Le duo Wong/Joyce incarne bien les antagonismes spectaculaires de la ville, où l’on peut à la fois vivre complètement à la chinoise sans parler un seul mot d’anglais, ou au contraire à l’occidentale sans comprendre un mot de chinois.

Un mélange détonnant de tradition et de modernité !

ROM 13 La Joie de Mo Yan,

Ed. Philippe Picquier, 2007


Mo Yan a puisé aux racines les plus profondes de sa propre histoire pour écrire ce roman d’un fils de paysans pauvres du Shandong qui rêve d’entrer à l’université pour échapper à la misère et se réfugie dans le monde secret des grottes, de la mer et de la nuit après ses échecs répétés. Car son héros a bien des correspondances avec le romancier qui connut lui aussi la faim dans la même province, muré dans le silence et la solitude, sauvé par le désir entêtant d’écrire afin de pouvoir enfin « s’épancher et manger des raviolis à tous les repas ». Traduit du chinois.

 

ROM 14  Tuer son mari de Li Ang,

Ed. Denoël et d’Ailleurs, réédition de 2004


Au lendemain de la guerre, la famine sévit à Taïwan. En échange de quelques livres de viande, la famille Lin unit Lin Shi au lubrique bouclier de Chencuo. Les voisins ironisent : c’est fort d’être parvenu à troquer le maigre corps de la jeune fille contre des kilos et des kilos de viande. Jalousée pour les avantages alimentaires qu’est censée lui procurer sa situation, Lin Shi supporte stoïque les tortures que lui inflige son époux, Chen-le-tueur-de-porcs. Mais jusqu’où résistera-t-elle ? Placé sous le signe de la mort et de la fatalité. Tuer son mari joue sous nos yeux une tragédie moderne : l’histoire d’une soumission et d’une révolte. Tendu comme un piège, ce roman emprisonne ses lecteurs, comme son héroïne, dans une spirale infernale. L’idéogramme d’un crime.

ROM 15  Souffle Jaune d’Armand Herscovici,

Ed. Pygmalion, 2007


Chine, juillet 1405. La plus grande armada de l’histoire, une escadre colossale de jonques géantes, quitte les rivages de l’Empire du Milieu, sous le commandement du titanesque eunuque Zheng He. Son maître, Yong Lo, troisième empereur de la dynastie des Ming, a décidé que l’univers entier le reconnaîtrait comme Fils du ciel et lui ferait allégeance. La gigantesque flotte aux trésors doit y contribuer. Elle a aussi un autre but, moins avouable, que le lecteur va découvrir. Dans ce foisonnant roman historique, la Chine médiévale se révèle : privilèges, corruption, violence, cruauté, mais aussi raffinement exquis dans l’amour et les arts, délicatesse dans les rapports et techniques élaborées.

ROM 16  Le sac du Palais d’Été de Bernard Brizay,

Ed. du Rocher, 2003


Les 7 et 8 octobre 1860, le fabuleux Palais d’Été de Pékin, le Versailles chinois, est pillé par les Français et les Anglais, au terme d’une expédition militaire destinée à ouvrir la Chine au commerce occidental… et surtout à l’opium que les Anglais produisent aux Indes ! Dix jours plus tard, sur ordre de Lord Elgin, il est incendié en représailles aux tortures et à la mort de prisonniers, otages des Chinois. Pour la Chine – et pour le patrimoine de l’Humanité -, la perte est immense, incalculable, irréparable. Le Palais d’Été, le Yuanming yuan (qu’il ne faut pas confondre avec l’actuel Palais d’Été de Pékin) était une des merveilles du monde. Il abritait en outre une extraordinaire collection d’œuvres d’art, amassée sur cent cinquante ans, et une inestimable bibliothèque. Tout fut pillé ou brûlé. A titre de comparaison, c’est comme si Versailles, Le Louvre et la Bibliothèque nationale avaient disparu. Bernard Brizay nous fait donc le récit d’une des plus grandes catastrophes culturelles de l’humanité, que les Chinois ont encore cruellement en mémoire. Le Sac du Palais d’Été est le premier ouvrage en français écrit sur ce triste épisode de notre histoire et de celle de l’Angleterre du XIXe siècle.

ROM 17  La montagne de l’Ame de Gao Xingjian,

Ed. Points, 1995  Prix Nobel de littérature  en 2000  Chevalier des Arts et des Lettres.


Dans les années quatre-vingts, un homme s’embarque dans un long voyage pour fuir les troubles du Pékin communiste. Il suit la piste d’une mystérieuse montagne et traverse une Chine méconnue, infiniment riche, qu’il n’imaginait pas… À la recherche de lui-même, son voyage est aussi spirituel et philosophique. Un roman poétique, teinté d’autobiographie, considéré comme l’un des chefs d’œuvre de la littérature du XXe siècle. Romancier, dramaturge, metteur en scène et peintre, Gao Xingjian est né en 1940 en Chine. Envoyé en camp de rééducation pendant la Révolution culturelle, il ne publie ses écrits qu’à partir de 1979. Réfugié politique, il vit en France depuis 1988. Il est l’auteur, entre autres, de: Le livre d’un homme seul (l’Aube, 1995) et du recueil de nouvelles; Une canne à pêche pour mon grand père (l’Aube, 1997).

ROM 18  Brothers de Yu Hua,

Ed. Actes Sud, 2008


A travers le portrait de deux adolescents qui atteignent l’âge adulte au moment où la Chine entre dans l’ère tumultueuse des « réformes » et de « l’ouverture », le roman de Yu Hua oppose deux périodes : les années 1960 et 1970, marquées par la répression morale et les atrocités politiques, et les vingt dernières années, qui voient les énergies individuelles se libérer dans un désordre épique. Seul roman à aborder de front la réalité souvent incohérente ou repoussante de la Chine d’aujourd’hui, « Brothers » constitue, sous couvert de parabole comique, une œuvre majeure

ROM 19 et 20 Les Trois Royaumes (Tomes 1 et 2) de Louo Kouan-Tchong, Ed. Flammarion, 2009


Roman historique se déroulant à la fin de la dynastie Han, au IIIe siècle, retraçant les destins des royaumes Wei, Shu et Wu dans lesquels évoluent des héros tels que Liu Bei, Cao Cao, Zhuge Liang ou encore Guan Yu. Tout commence quand Cao Cao, grand seigneur de la guerre, envahit le royaume de Wu. Sun Quan et Liu Bei, ennemis de toujours, s’allient pour l’affronter.

ROM 21 Si Yeou Ki, le voyage en occident de Wou Tch’eng Ngen

Ed. Le Seuil, 1957
Ce roman est bâti autour d’un fait historique: le voyage fait en Inde par le moine bouddhiste chinois HIUAN TSANG pour en rapporter les livres sacrés du bouddhisme. Il quitte la chine en 629, et visite l’Inde à peu près en entier, allant de monastère en monastère. Il rentre en Chine en 645, après une absence de 15 ans, chargé de livres et de reliques.Il occupera le reste de sa vie à traduire ces ouvrages, donnant ainsi une terminologie au bouddhisme qui lui restera propre.

ROM 22  la ville de Pierre de Guo Xiaolu
Ed. philippe Picquier 2004
Cette très belle histoire qui déroule en parallèle le présent de Corail rouge, avec son Zhuzi qui préfère jouer au frisbee plutôt que travailler, et la plongée dans le courant des souvenirs, nous parle de la Chine d’hier et d’aujourd’hui, des blessures fondatrices de l’enfance et de la confiance en l’avenir. Sa voix se coule à notre oreille, tout près, avec une grâce et une justesse de ton que le traducteur, Claude Payen, a merveilleusement rendues.

ROM 23 les marches du mandarinat de Zhou Daxin
Ed. Stock 1998 Traduit du chinois par Geneviève Imbot-Bichet en collaboration avec Lü HuaRien n’égale sur cette terre le titre de fonctionnaire ! Un homme véritable doit aspirer à devenir fonctionnaire ! Une telle position permet de jouir de tout. Sans ce conseil que son grand-père lui a répété jusque dans un dernier soupir, Liao Huaibao, enfant brillant d’une pauvre famille de lettrés, n’ayant pour tout héritage que quelques pinceaux et un encrier, ne connaîtrait jamais l’avenir radieux qui va le propulser parmi les plus hauts cadres du Parti. Mais le petit écrivain public, à l’écoute de l’ancêtre avisé, passera sa vie entière à franchir marche après marche – et malgré de sournois obstacles – les différentes étapes qui le mèneront chez les mandarins de la Chine d’aujourd’hui. Une description pleine d’humour de l’arrivée au pouvoir des communistes chinois et une jolie satire des moeurs et coutumes de leurs Rastignac …

ROM 24 la fille du ciel d’Isabelle Lacamp
Ed. France Loisirs 1989
« Isabelle Lacamp nous avait amusés, charmés même, avec un grand récit d’aventure érotique et farceur, Le Baiser du dragon. Nous retrouvons son héroïne et la Chine du Xe siècle avec La Fille du Ciel. Encore plus palpitant! Il y a beaucoup de science et d’esprit, beaucoup de coeur dans ce roman si immédiatement séduisant.  » Pierrette Rosset, Elle

ROM 25 Anne Marie de Lucien Bodard
Ed. Grasset – Livre de poche – Prix Goncourt 1981

L’enfant Lucien Bonnard, le fils de « Monsieur le Consul », abandonne la Chine pour découvrir la France. Le roman débute le jour où Lucien, seul avec sa mère, Anne Marie, débarque sur le sol de la métropole tant glorifiée par Monsieur le Consul, resté au loin. Alors l’enfant. Lucien va vivre trois mois de folie, trois mois de passion, trois mois de jalousie, trois mois de désespoir. Car il croit qu’il va avoir sa mère pour lui tout seul. Et il va sentir qu’Anne Marie lui échappe, qu’elle n’est pas là pour filer le parfait amour avec son fils mais pour mener la vie mondaine dont elle rêve. Elle n’a qu’un but : entrer dans l’intimité d’un couple célèbre qui a fait la carrière de son mari, celui d’André et d’Edmée. Elle se débarrasse d’un fils encombrant, en le faisant admettre dans la pension la plus chic de France… Lulu Bonnard « le Chinois » atteint le fond de l’humiliation et du désespoir… Anne Marie ne vient pas le voir une seule fois. Enfin arrivent les vacances. Le fils retrouve sa mère, toujours semblable et pourtant différente : elle est devenue parisienne, elle éblouit le monde de 1925, elle fascine et bouleverse son fils. Lucien Bodard brosse un superbe portrait de femme. Anne Marie… La mère, l’ambitieuse, la mondaine, Anne Marie l’incertaine, l’angoissée. Et il a écrit le plus beau et le plus douloureux roman d’amour, celui de l’amour filial.

ROM 26 Le bonze et la femme transie de Eun-Ja Kang
Ed. Fayard 2003

Tae-Mann, un pauvre diable de Coréen, décide un matin d’abandonner sa jeune épouse pour aller chercher fortune. Ses pas le mènent au monastère de la Prospérité, l’un des plus riches de la province, niché au creux d’une vallée fertile. La nourriture y est abondante, et la charité des fidèles pourvoit largement aux besoins des religieux. Pétri d’orgueil et de paresse, Tae-Mann choisit alors de profiter de l’hospitalité du Temple. Il y est accepté, rebaptisé Bong, «le phénix», et il commence son noviciat. Mais le monachisme bouddhique, vers lequel il s’est tourné par intérêt, suppose à la fois un effort spirituel et la soumission à la règle de la communauté ; pour Bong l’expérience religieuse s’annonce difficile…jusqu’au jour où il sauve une vie.
L’analyse subtile des ambivalences de l’âme humaine, l’humour et la grâce de l’écriture font d’Eun-ja Kang une révélation de la littérature francophone.

ROM 27 Ma Jian de Beijing coma
Ed. Flamarion 2008

4 juin 1989. Des milliers d’étudiants occupent depuis un mois la Place Tiananmen, et parmi eux, Dai Wei. Quand un soldat lui tire une balle dans la tête, le plongeant dans un coma profond, son corps devient sa prison, mais son âme se souvient : la honte quand son père dissident revient des camps, ses premières amours contrariées, la conscience politique qui s’éveille… Lorsque Dai Wei, sortira du coma une décennie plus tard, se reconnaîtra-t-il seulement dans cette Chine pétrie de contradictions ? Histoire, mémoire, liberté, Beijing Coma explore les pierres angulaires de la société – les droits fondamentaux sans lesquels l’être humain ne pourrait survivre. Le chef-d’œuvre de Ma Jian, qu’il a mis dix ans à écrire.

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