Qin Shi huangdi, unificateur de la Chine…
Empereur Qin Shihuangdi est né en 259 avant J.C, il est monté sur le trône à l’âge de 13 ans comme roi des Qin après la mort de son père. Comme il était mineur, les affaires du pays étaient plutôt expédiées par sa mère et les autres mandarins. Il faut attendre l’année 238 avant J.C pour qu’il gouverne par lui-même à l’âge de 22 ans. D’abord, il a écrasé la rébellion déclenchée par Lao Ai, un fonctionnaire influent. L’année suivante, il a dégradé son premier ministre Lü Buwei et l’a poussé au suicide, car ce dernier avait trop abusé de son pouvoir. Après avoir consolidé son pouvoir, l’empereur a entamé une grande guerre pour annexer les six autres royaumes. Entre 230 et 221 avant J.C, les royaumes des Han, des Zhao, des Wei, des Chu, des Yan et des Qi ont été anéantis successivement. La situation de démembrement de guerres incessante terminée, le royaume des Qin a unifié la Chine. À ce moment-là, notre célèbre roi des Qin n’avait que 39 ans.
Après l’unification de la Chine, le roi Ying Zheng croyait que ses vertus étaient supérieures à celles des Trois Augustes et que ses mérites dépassaient ceux des Cinq Souverains, personnages extrêmement méritants et exemplaires de l’antiquité chinoise. Il a alors combiné ces deux titres honorables en un seul pour choisir le nom de Qin Shihuangdi, premier auguste-souverain des Qin. Il espérait que son fils e son petit-fils allaient lui succéder ainsi sans interruption comme deuxième et troisième auguste-souverain. En vue de sauvegarder son système féodal, cet empereur a pris une série de mesures : remplacer le système d’inféodation par celui de préfectures et de districts, renforcer le pourvoir central, unifier l’écriture, les essieux des chars, les pièces de monnaie, les poids et les mesures, etc. afin d’uniformiser la pensée culturelle, il a fait brûler les livres confucéens et enterrer vivants plus de 700 confucianistes. Toutes ces mesures concouraient à l’unification de la Chine sur les plans politique, économique, militaire et idéologique. L’Empereur prêtait une grande attention aux affaires d’État, chaque jour, il annotait des documents venus de tous les coins du pays jusque tard dans la nuit. Il a ordonné aussi la construction d’un réseau routier à travers la Chine et il a effectué 5 tournées d’inspection dans tout l’Empire. Partout où il arrivait, il faisait graver des inscriptions sur pierre pour faire son éloge et la propagande des lois des Qin. Pour défendre le territoire du Nord, il a envoyé le général Meng Tian avec une armée puissante en prévision d’une invasion des Xiongnou. Il a fait relier des remparts construits par des royaumes différents en une grande muraille longue de 10 000 Li (5 000 km). Il a aussi envoyé des troupes pour stationner dans les 5 montagnes stratégiques au Sud. De grands travaux hydrauliques ont été réalisés sous son règne. Tout cela lui a valu le surnom d’ « Empereur unique de l’Antiquité millénaire ».
Pourtant, Qin Shihuangdi était aussi un tyran. La construction de son mausolée dès son accession au trône a été intensifiée après l’unification de la Chine, plus de 720 000 hommes ont été mobilisés pour ces travaux. De plus, il a fait édifier plus de 700 palais de villégiature partout en Chine. Sous les Qin, la Chine était peuplée de 20 millions d’habitants, la population corvéable atteignait déjà plus de 2 millions de personnes. Toutes ces grandes constructions ont épuisé le peuple et ruiné l’économie sociale. « L’homme travaillait dur aux champs et la femme filait et tissait sans cesse, mais le revenu total de la famille était insuffisant pour les impôts. » Telle était la vie des simples gens de cette époque.
Qin Shihuangdi était fort superstitieux, il craignait la mort et croyait à la théorie de l’immortalité préconisée par les sorciers. Il s’est rendu au ont Taishan pour procéder au culte du Ciel et de la Terre, il est allé à la recherche du remède d’immortalité jusqu’à la mer Orientale, il a envoyé le sorcier Xu Fu en haute mer en vue de chercher aussi le remède d’immortalité. Pourtant, tous ses efforts étaient vains. Au contraire, une grande fatigue provoquée par ces longs voyages a accéléré sa mort. Lors de sa dernière tournée d’inspection, l’Empereur est tombé malade et sa maladie s’aggravait sans cesse. Il savait bien que ses jours étaient comptés et il commençait à se préoccuper de son successeur. Son fils aîné Fu Su était prévoyant et expérimenté, mais comme il s’était opposé à l’autodafé des livres confucéens et à l’enterrement des lettrés vivants, il avait été envoyé dans le Nord comme le surveillant militaire. Quand l’Empereur a décidé de rappeler le prince Fu Su dans la capitale pour préparer sa succession et son enterrement, Zhao Gao, un eunuque engluent et rusé, a caché la lettre de l’Empereur et celui-ci allait rendre son dernier soupir à Shaqiu à l’âge de 50 ans, sans avoir revu son fils aîné, le prince Fu Su.
Pour éviter l’instabilité sociale, le premier ministre Li Si a décidé de garder la mort de l’Empereur secrète. Seuls étaient au courant, Li Si, le premier ministre, Hu Hai, le fils cadet de l’Empereur et Zhao Gao, l’eunuque influent. La dépouille mortelle de l’Empereur était posée dans son char et on lui apportait chaque jour les trois repas. Toutes les affaires d’État étaient gérées par les trois personnes susmentionnées. Zhao Gao et Hu Hai complotaient pour usurper le trône, ils ont obtenu le soutien de Li Si par la menace et l’appât du gain. Ces trois sujets ont dénaturé le décret impérial et ont envoyé un messager avec l’épée de l’Empereur pour imposer le suicide au prince Fu Su et au général Meng Tian. Étant droit et compétent, le prince Fu Su avait du prestige dans le pays, tandis que Meng Tian était le commandant en chef d’une armée puissante de 100 000 hommes. Avant de s’emparer du pouvoir, il fallait éliminer d’abord ces deux personnages clés. Lors de leur retour vers la capitale au mois de juillet, une mauvaise odeur se dégageait du cadavre de l’Empereur à cause de la chaleur. Le premier ministre Li Si a ordonné de transporter des poissons salés pour camoufler cette puanteur. Alors que le convoi s’approchait de la capitale Xianyang, une nouvelle a été parvenue : Fu Su et Meng Tian s’étaient déjà suicidés. Les trois comploteurs étaient soulagés. Ils ont annoncé la mort de l’Empereur et ont fait enterrer le cadavre dans le mausolée à l’est de Lintong.
Le mausolée de l’Empereur Qin Shihuangdi
Le site du mausolée a été choisi par les géomanciens de l’époque. D’après eux, un tombeau devait être entouré d’un côté par une montagne et de l’autre, par une rivière. Le tumulus devait être construit sur un endroit élevé et le caveau devait être creusé profondément. Au sud du mausolée, il est entouré par les cimes verdoyantes du mont Lishan, au nord, la rivière Wei coule au loin comme un ruban de soie, à l’est et à l’ouest, la plaine Guanzhong à perte de vue offre un paysage champêtre. Les travaux du tombeau ont été réalisés sous la direction des premiers ministres de Qin tels que Lü Buwei, Li Si et les autres. La construction de ce mausolée a duré 38 ans (de 247 à 208 avant J.C). Le nombre des ouvriers mobilisés pour la construction du mausolée a atteint le nombre de 720 000.
D’après les fouilles, la superficie de l’enclos funéraire serait de 56,25 km2, le périmètre de l’enceinte intérieure est de 4 km, et celui de l’extérieure, de 6 km. Élevé de 115 m autrefois, le tumulus mesure aujourd’hui une hauteur de 76 m.
Le célèbre Musée des Guerriers et Chevaux en terre cuite de Qin Shihuangdi se trouve à l’est du mausolée de cet Empereur. Il occupe une superficie de 20 ha.
La découverte des Guerriers et Chevaux en terre cuite des Qin Shihuangdi
Le 29 mars 1974, lors du creusement d’un puits d’irrigation, des cultivateurs de village Xiyang, dans le district de Lintong, l’actuel arrondissement de Lintong, ont « réveillé » par hasard cette armée souterraine de 2 000 ans. La nouvelle s’est répandue d’une façon spectaculaire. Conscientes de l’importance considérable de cette découverte, les autorités ont organisé une expédition archéologique. À l’issue des sondages, on a découvert 3 fosses funéraires remplies de guerriers et de chevaux en terre cuite grandeur nature. Le 1er octobre 1979, le Musée des Guerriers et Chevaux en terre cuite de Qin Shihuangdi a été ouvert au public. L’armée en terre cuite des Qin est qualifié de « huitième merveille du monde ». En décembre 1987, le Mausolée de l’Empereur Qin Shihuangdi et son armée en terre cuite ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Les guerriers et chevaux en terre cuite des Qin Shihuangdi
Environ 8 000 guerriers et chevaux en terre cuite sont aménagées en galerie souterraines de bois et de terre. On creusait d’abord une grande fosse profonde de 5 m, on y construisait parallèlement des murs porteurs le long desquels sont installés des contreforts pour soutenir des poutres. Au dessus, on posait des traverses de bois couvertes de terre de remblai. Le sol de ces tunnels est pavé de briques. Ces sapes mesurent 3,2 m de haut. Une fois les guerriers et chevaux en terre cuite posés dedans, les entrées de ces galeries étaient fermées.
Des guerriers et chevaux sont disposés en ordre de bataille. Les archers en robes des 3 premiers rangs (68 par rang, 204 en tout) forment l’avant-garde. Au milieu, des fantassins et des chars défilent en 38 colonnes. C’est la force principale munie de lances, de hallebardes et d’arcs. Des deux côtés, 2 rangs de fantassins face à l’extérieur constituent les 2 flancs-gardes. Parmi les 3 rangs de derrières, une rangée de fantassins tournés vers l’arrière représentent l’arrière-garde. Une telle phalange face à 4 côtés permet de prévenir des attaques survenant de tous les sens.
Parmi les guerriers en terre cuite, ce sont les coiffures et les armures qui différencient les grades. Le général a un casque à deux bouts relevés et une armure en écailles, l’officier moyen porte un casque doublé en pente et une armure. Les soldats n’ont pas de casque, les plaques de leurs armures sont grossières.
L’archer debout est en train de bander son arc. Les 2 pieds écartés et les jambes légèrement courbées lui donnent une grande stabilité.
L’arbalétrier à genoux a l’air attentif et vigilant, il porte son regard vers l’avant pour surveiller les ennemis à tous moments. Avec les gestes de ses deux mains, on voit bien qu’il est prêt à se lever et à déclencher son carreau au moment opportun. Ses cheveux longs sont nattés en petites tresses et noués en chignon. L’ordre des plaquettes sur sa cuirasse est génialement conçu : au-dessus de sa poitrine, ce sont les pièces supérieures qui couvrent les inférieures, et au-dessous, c’est le contraire, dans l’ensemble, se sont les pièces centrales qui couvrent les latérales. Ce système permet une grande liberté de mouvements au soldat.
À la différence des autres, le cavalier porte un chapeau plat, ce qui lui évite un échevellement quand son cheval court à grande vitesse. Sa cuirasse est courte et les pans de sa jupe sont ouverts devant et derrière, tout cela facilite son mouvement quand il monte à cheval ou quand il en descend. Il porte un arc dans sa main gauche et il tient les rênes de sa monture avec l’autre.
Le coursier est pourvu d’une selle, ses rênes sont en plaques de pierre liées avec un fil de bronze. Ses deux oreilles pointées vers l’avant marquent sa pleine vigilance.
Le général en terre cuite porte deux tuniques, son couvre-chef à 2 bouts relevés nous indique son grade. Il porte aussi une armure en écailles. Les bordures autour de son cou et de son armure, ses épaules et sa poitrine sont ornées de très beaux motifs multicolores. La taille de ce général atteint 1,96 m et il se tient debout derrière un char. Les deux mains sur la poignée de son épée, ce général fait figure de commandant en chef des guerriers de chars par son visage majestueux et ferme.
L’officier en terre cuite porte une tunique et un pantalon. Il se tient à côté d’un général. Il tient un livre militaire dans une main et il esquisse un mouvement avec l’autre, il semble être en train de donner un bon conseil à son général.
Art et fabrication des Guerrier et Chevaux en terre cuite
On peut résumer les traits artistiques de l’Armée en terre cuite des Qin en ces termes : grandeur, quantité, finesse et beauté.
Pour fabriquer des statues, on façonne d’abord les pieds et les jambes sur un socle carré, ensuite, on enroule le colombin pour former le corps creux, la tête et les bras sont ajoutés après. Les têtes et les bras sont moulés d’abord en série, on les individualise ensuite par les sculptures. Pour fabriquer un cheval, tête, cou, corps, pattes et queue sont façonnés séparément, on les assemble ensuite et on les sculpte enfin. Après un séchage à l’ombre, les statues sont posées dans des fours où la température peut atteindre 950-1 050℃. Les couleurs sont appliquées après la cuisson. En ce qui concerne les potiers, les uns sont venus des ateliers impériaux, les autres des ateliers provinciaux. Certaines inscriptions sur les statues mentionnent leurs noms. Les couleurs sur les statues prouvent qu’à part les armures, les soldats Qin n’avaient pas d’uniforme. Sous les Qin, les armures et les armes étaient fournies par l’État, mais les vêtements étaient préparés par les soldats eux-mêmes.
Recherches effectuées et résumées par Shen Shu, 沈澍
Étudiant des Universités de Limoges et de Xi’An